Télévores en série
Avouons ce pêché universel. Pas le sexe, non. Quelque chose relevant d'un autre type de désir: notre frénétique consommation de séries télé. Chacun défend bec et ongles sa préférée, guettant avec une délicieuse impatience le nouvel épisode, que ce soit sur Internet ou sur une bonne vieille chaîne hertzienne.
Mentionnons au passage la terrible désolation semée par les Divix maison ou coffrets DVD de séries comme 24 ou Lost. Imaginez-là ou témoignez-en plutôt : de béats zombies s'enfoncent inexorablement dans leur canapé, des couples oublient de faire l'amour, les célibataires ronchonnent encore plus à se faire la cuisine, les amis se taisent, rassemblés devant leur grand messe télévisuelle... Et ce pendant des jours, des semaines, le temps d'ingurgiter une saison ardemment désirée.
Les plus réfractaires à la TNT se laissent forcément piéger. Et après? On est repu, comme après le banquet de mariage de tata Yvonne dans le Périgord. Et on oublie aussitôt, jusqu'à nouvel arrivage. Déguster c'est bien, se gaver c'est mieux.
Et la digestion des épisodes, qu'apporte-t-elle? Des nutriments à nos émotions et souvenirs (le but étant de s'identifier quelque peu à Kévina ou Johnny); des chapelets de private jokes entre fans; simplement un remontant pour le moral. Regarder sa série est un loisir riche en rebondissements et en investissements sentimentaux.
Cette tristesse aussi intense qu'inattendue à la vision du dernier épisode de Six Feet Under en sont pour ma part un troublant exemple. Je ne m'y attendais aucunement. J'en ai eu honte, en partant du poncif "Pourquoi pleurer pour des raisons futiles lorsque l'on songe à ce qui passe dans le monde?"
Plus niais tu meurs. Bon, c'est pas tout ça mais je m'en vais farfouiller dans Peekvid et Dailymotion parmi les derniers volets d'Ugly Betty, Nip/Tuck, Heroes...ou bien encore Seinfeld et Twin Peaks (chacun son revival !).
Si vous le voulez bien, la prochaine fois je vous parlerai des fabriques ouzbèkes de papier tue-mouches. Sinon, allez voir ailleurs que j'y suis point.
- En extra, une parodie de Twin Peaks...
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